Le 31 octobre 2007, par Florian - jeune camarade socialiste,
Cette semaine, la SNCF annonçait un plan de réorganisation en vue d’un « haut débit ferroviaire » concernant le transport de marchandise : 262 gares « déficitaires » fermées et un aveu « les efforts de productivité impliquent des réductions d’emplois »...
Cette annonce sonne juste au terme d’un mécanisme que nous observons depuis déjà quelques années. Au départ, un service public propriétaire de son réseau (dont l’entretien est coûteux) et qui trouve un équilibre des comptes au moyen de la distribution, de l’utilisation du réseau. Puis une scission est décidée entre les activités de gestion et celles d’utilisation. Dans le cas de la SNCF, la gestion, l’entretien et l’évolution du réseau est assuré par RFF. D’autre part, les activités commerciales d’utilisation de celui-ci, sont gérés par la SNCF. Par la suite, la SNCF a décidé de séparer ses activités transport de voyageurs et transport de marchandises. Le marché du fret s’ouvre à la concurrence.
Jusque là, le fret faisait partie des activités de la SNCF. Les déficits de ce secteur étaient compensés par d’autres activités rentables de la SNCF, comme le TGV. La privatisation de ce secteur rend donc impossible l’équilibre des comptes et justifie sa réorganisation.
L’ouverture du marché du fret, conduite par des logiques de profit à court terme, se fait a contrario d’un réel développement : la suppression de postes et la fermeture des gares amènent à s’interroger sur la réelle volonté d’une égalité territoriale face à la libéralisation des opérateurs de services.
La question de la réorganisation du fret soulève aussi celle de la place faite au développement d’un moyen de transport de marchandise maîtrisé, et respectueux de l’environnement, alternatif au transport routier.
L’annonce de cette réorganisation du fret sonne par ailleurs concomitante de la concrétisation du projet de fusion de GDF et de Suez. Le mécanisme décrit se retrouve en partie applicable au domaine de la production énergétique, ce qui laisse craindre le pire dans ce secteur particulièrement stratégique. L’attrait de ces nouveaux marchés ne va visiblement pas dans le sens de la garantie d’un service universel mais dans une quête de profits que nous regrettons, et qui se fera au détriment des usagers devenus clients de ces entreprises.
A deux mois du Grenelle de l’Environnement, voici l’illustration d’un choix clair qui témoigne de l’absence de stratégie d’un développement responsable et durable.