Le 31 octobre 2007, par Florian - jeune camarade socialiste,
A l’origine de la crise financière née cet été : la faillite d’un des segments du marché financier : les « subprime mortage » . Ce dispositif né aux Etats-Unis consiste à proposer un crédit hypothécaire aux particuliers : ils hypothèquent un bien et ont ainsi accès à un crédit proportionnel à l’hypothèque. Les organismes de prêt hypothécaire à risques américains ont voulu maximiser leurs profits et se sont tournés vers les ménages en grandes difficultés financières. Preuve de leur irresponsabilité : en 2006, la moitié des crédits accordés par ces organismes l’ont été sans vérification des revenus. En matière financière, le risque est rémunérateur, peu importe sur qui il pèse. Cette tendance à faire du profit sur les ménages déjà en difficulté commence d’ailleurs à être observée en France avec l’émergence des sociétés de crédits à la consommation qui visent en particulier les catégories populaires. En effet, les personnes non-solvables se voient refuser quasi-systématiquement l’accès aux prêts bancaires et n’ont d’autre recours que de se tourner vers ces sociétés de crédit aux taux d’intérêts bien plus élevés, ce qui les entraîne trop souvent dans une spirale du surendettement.
Pourquoi ces organismes ont-ils pu prêter à tout va sans vérifier la solvabilité de leurs clients ? Car ils échappent à la loi bancaire, tout simplement.
Mais où sont les mécanismes de régulation ? Normalement, les organismes de crédit hypothécaire sont contrôlés par leurs conseils d’administrations, les commissaires aux comptes et les autorités de régulation, mais de toute évidence, ils ont préféré l’idée des profits à venir à celle des régulations d’aujourd’hui.
Parmi les acteurs du marché financier qui auraient dû réagir, les agences de notation ne se sont, elles aussi, pas manifestées. Pourtant, leur rôle est précisément d’évaluer les risques pris par les entreprises.
Face à ce phénomène massif et mondial, les autorités monétaires (banques centrales), ont été obligées de réagir. Ainsi, la BCE (Banque Centrale Européenne) ne va pas augmenter ses taux directeurs afin de ne pas aggraver la crise, mais elle se réserve du temps pour évaluer les conséquences de ce choc avant de réagir plus avant.
La question de la transparence des marchés financiers est cruciale et pourrait être une des clés afin que de telles crises financières soient évitées. Cela qui nous pousse à plaider pour l’instauration d’une autorité régulatrice internationale chargée de collecter des informations sur l’ensemble des marchés financiers mondiaux, dans la perspective d’anticiper les crises à venir.
A ce titre, si la compétence en revenait au FMI, les missions et la gestion de cette organisation devront être repensés afin de laisser une place plus grande aux pays en développement et d’accroître la collégialité dans cette institution qui est aujourd’hui à la botte des Etats-Unis.
Afin qu’aucune place financière ne puisse échapper à ce contrôle, les paradis fiscaux doivent disparaître.
Nous vivons aujourd’hui la troisième crise financière majeure en 10 ans, ce qui nous incite une fois de plus à réaffirmer la nécessité de doter de mécanismes solides de régulation et de supervision les marchés financiers. Dans cette optique, les statuts de la BCE doivent changer afin que cette dernière cesse d’être indépendante. L’indépendance de la BCE l’autorise aujourd’hui à prendre des décisions de politique monétaire sans concertation avec les Etats membres, la Commission, le Parlement européen ou même le Conseil. Les seuls objectifs de la BCE sont donc la stabilité des prix, car son indépendance écarte de ses missions le plein-emploi et la croissance. Permettre à l’Union européenne de travailler en collaboration avec la BCE serait une opportunité pour résorber les crises à venir et en limiter les effets.
Chaque nouvelle crise financière rappelle la nécessité de la régulation par la puissance publique de la sphère économique. Pourtant, une fois la crise passée, ce principe redevient aussitôt désuet. Il est grand temps de réhabiliter le rôle des Etats dans la gestion de leur sphère financière afin de ne pas laisser les marchés financiers gérer eux-mêmes leurs situations critiques, car la théorie selon laquelle les marchés se régulent mieux seuls sans intervention publique a une nouvelle fois été réfutée.
Le nouveau capitalisme financier auquel nous sommes confrontés appelle des règles nouvelles, de nouveaux mécanismes d’encadrement, afin que les systèmes régulateurs n’aient plus un temps de retard face aux nouveaux instruments financiers.